Au sein du Réseau Semences Paysannes, un collectif de sélection participative, mêlant praticiens des semences paysannes (maraîchers, artisans-semenciers, jardiniers) et chercheurs, travaille sur les variétés populations de tomates. Le groupe s’est réuni en février 2019 dans les Hautes-Alpes, afin de faire le point sur l’expérimentation de l’année précédente et d’organiser la suite des essais.
Une histoire de tomates…
Les essais du groupe s’axent depuis 2018 sur une comparaison de différentes souches de plusieurs variétés de tomates (Noire de Crimée, Rose de Berne, Kaki Coing, ...). Une souche est une variété cultivée plusieurs années sur un lieu et par une personne qui sélectionne ses semences année après année avec ses pratiques et son sol. En 2018, les essais ont permis de comparer les souches de différents membres du groupe, par leur mise en culture comparative chez d’autres membres : résistance, productivité, aspect visuel ont par exemple été étudiés. Pour 2019, le collectif va continuer ses essais, notamment en s’interrogeant sur les différences observables entre au moins 3 souches de Rose de Berne cultivées selon deux pratiques culturales (sous serre et palissées-taillées et/ou plein champ sans taille, en fonction des possibilités et intérêts de chaque participant).
Les souches de Rose de Berne qui circulent dans le groupe semblent en effet montrer des différences notables selon les lieux de culture (en termes de hauteur, de nombre de fruits par grappes, de forme des fruits et de vigueur globale).
… Et une histoire de collectif
Le collectif s’interroge continuellement sur la définition de son mode de fonctionnement et sur la gestion des savoirs produits dans un tel contexte de sélection participative. Comment prendre des décisions « urgentes », hors des moments de rencontre physique ? Comment pérenniser le groupe et son travail, ses essais sur les semences paysannes de tomates ? Quel cadre définir pour la gestion des données ? Faut-il les protéger ? Qui les gère et comment ? Ce sont autant de questionnements qui traversent le groupe lors de ces rencontres, dès lors précieuses pour faire vivre le collectif, le travail collaboratif de ses membres ainsi que l’accueil de nouveaux participants.